Histoire de la commune
Un peu d'histoire
Saint-André-sur-Vieux-Jonc fait partie du Canton de Ceyzériat.
Le village s’appelait Saint-André-le-Panoux jusqu’au 19 février 1902. Le nom a évolué au cours des siècles en le Panos (1119), Lo Panoux (1272), Sanctus Andréas Panosus (1325).
L’étymologie est controversée : pour certains, elle viendrait du nom patois Panossus, le rapiécé dérivé de Panhoussa, le chiffon. Pour d’autres, le nom du village viendrait de Pansu, épi.
Nom des habitants : Jonçois
Population : 2018 : 1154 habitants
En 1800 = 687 habitants --- En 1831 = 699 habitants --- En 1861 = 789 Habitants
En 1891 = 836 habitants --- En 1921 = 694 habitants --- En 1954 = 604 Habitants
En 1999 = 965 habitants --- En 2007 = 1006 habitants --- En 2010 = 1077 Habitants.
En 2022 = 1096 habitants --- En 2024 = 1232 habitants
Superficie : 2422 hectares
Altitude : 250 mètres environ
Environ 400 hectares de bois sont implantés sur la commune.
Le village est situé à la limite de la plaine de la Bresse et du plateau de la Dombes, à 9 km au sud-ouest de Bourg-en-Bresse, préfecture du département de l’Ain.
Le bourg ramasse ses maisons autour de la petite église, datant avec certitude du XIIème siècle, tandis que les dix-neuf hameaux et lieudits s’éparpillent dans un paysage de bocage coupé de haies ou de lambeaux forestiers.
La particularité de ce village est qu’il est situé mi-Dombes, mi-Bresse. La partie Nord–Ouest fortement boisée, s’apparente à la plaine de la Bresse. Les autres parties, trouées d’étangs, appartiennent au limon de la Dombes d’origine glaciaire.
Jusqu’au milieu du XVIIIème siècle, Saint-André-sur-Vieux-Jonc comptait 337 hectares d’étangs. L’assèchement de ceux-ci, encouragé sous le second empire, fait qu’aujourd’hui, il nu reste plus qu’une dizaine d’étangs sur la commune pour une superficie d’environ 100 hectares.
Le charme de Saint-André-sur-Vieux-Jonc tient à l’aménagement fleuri de la rue principale sur laquelle se trouvent quelques petits commerces.
Après avoir remporté plusieurs fois la 1ère place départementale dans catégorie (de 500 à 1000 habitants), Saint-André-sur-Vieux-Jonc a obtenu sa première fleur au concours régional des villes et villages fleuris en 2010, puis une deuxième.
Souvenirs d'enfance
Entre les levées cadastrales de 1839 et le plan actuel du village de Saint-André, le petit village agricole s’est transformé en un village résidentiel dans lequel13 agriculteurs mettent encore leur ardeur à lui conserver sa dominante rurale.
Cette mutation s’est opérée dans le cours du vingtième siècle. Alors que la population française augmente de 27 à 38 millions d’habitants, la population de Saint André reste étonnamment stable jusqu’aux années 1980.
Voyons de quoi se compose le village à trois étapes différentes de son histoire.
En 1839, lors de la levée des informations pour le cadastre, le village de Saint André-le-Panoux tel qu’il s’appelait alors, comptait une dizaine de maisons, vraisemblablement des fermes, groupées autour de l’église et de son cimetière.
L’agglomération se trouve un peu à l’écart des axes de circulations principaux. La commune est rurale.
Les cartes postales anciennes montrent des constructions en pisé installées au carrefour des routes qui le desservent. Le restaurant Balfin existe déjà, nombreuses sont les photos de mariages qui en conservent la mémoire. La maison à colombages, ancienne propriété Janody reste l’héritage d’une période plus ancienne. La petite église romane, dont les peintures murales sont protégées au titre des Monuments Historiques, n’a pas encore été agrandie. Elle le sera en 1853.
Dans le cours des années 1930 Henri et Elise habitants au hameau du Cuiset, venaient à l’école au village de Saint André. Pépette faisait le même chemin depuis le hameau de la Thuaille. Ce déplacement représentait une distance importante pour un enfant à pied, chaussé de sabots.
Les écoliers à leur arrivée vers le village trouvaient l’alambic, sur leur gauche à l’angle avec la route de Château Gaillard. L’hiver ils pouvaient s’y réchauffer après une longue marche dans le froid. Sur leur droite, le plan d’eau de la Geno où ils s’arrêtaient au retour pour faire des glissades lorsqu’il gelait très fort. Le lieu prête depuis son nom à un lotissement. Aux beaux jours, les femmes venaient y rincer leur linge.
En entrant dans le village, ils longeaient la longue maison à colombages, ancienne propriété Janody. Presqu’en face, sur la gauche de la route ils trouvaient la boucherie Faure, puis le sabotier, M. Eymériat, dont la boutique jouxtait l’épicerie de sa femme. Les garçons à la sortie de l’école mettaient des cailloux dans sa balance pour la fausser ... !
Enfin, Pépette et Elise s’arrêtaient à l’école de filles. Légèrement en retrait de la voie principale, elles disposaient aux beaux jours, d’une cour ombrée par deux platanes et un tilleul.
Henri lui, retrouvait ses copains devant la toute nouvelle salle des fêtes : dans la période symbolique de l’entre-deux guerres, la municipalité démarre la construction du nouvel équipement. Elle en confie la construction à Pochon architecte à Bourg. Ce bâtiment offre encore aujourd’hui une façade typée qui ouvre par une esplanade semi-circulaire accueillante, sur la place de l’église. On aurait envie de s’y asseoir pour boire un verre….
Les garçons poursuivaient ensemble leur parcours en longeant les commerces : le café-restaurant Chanel, puis la mercerie de Mademoiselle Hortense, sœur de M. Morel qui tenait un café-restaurant adjacent et une boulangerie. Juste à côté, toujours sur la gauche, le café-restaurant Balfin. En face sur la place, encore un sabotier, Monsieur Duclos.
Les garçons traversaient alors la route toute crottée de bouses de vaches (le cantonnier balayait le dimanche matin) pour rejoindre leur école, construite en 1877 au Nord du carrefour avec la route de Bourg.
Au retour, en restant sur le bord opposé, les élèves résistaient à la tentation de chaparder des bonbons dans l’épicerie de Madame Bessard, ou dans celle de Madame Boisson face à la forge de son mari, aujourd’hui détruite pour laisser la place à la boulangerie. Ils traversaient le carrefour et saluaient le Monument aux Morts pour la France érigé en 1920 puis retrouvaient les filles avant de rentrer chez eux après quelque nouvelle farce à Mme Emeyriat.
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La guerre de 1914-1918 à Saint-André
COMMEMORATION DE L'ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918
Animé par la volonté de manifester toute la considération, le respect et la gratitude que nous devons tous aux soldats mobilisés au cours de la Grande Guerre, le Conseil Municipal a impulsé et soutenu les manifestations qui se sont déroulées au cours du vendredi 9, du samedi 10 et du dimanche 11 novembre 2018.
Le centenaire de la signature de l’Armistice était l’occasion d’un hommage marqué à nos valeureux ancêtres dont l’héroïsme rayonne encore sur le village.
Le vendredi 9 novembre s’ouvrait pour trois jours une exposition retraçant, à l’appui de photographies anciennes, le profil du village qu’ils ont quitté (un village rural, joyeux, sans le monument aux morts), les amis qu’ils ont laissés, la vie rurale et saine qu’ils troquaient contre une vie de privations et de dangers, le profil de la France amputée de l’Alsace et de la Lorraine, qu’il fallait reconquérir.
Parallèlement, les réalités d’un pays fragilisé qui se prépare à déclarer les hostilités étaient abordées au travers du registre de recensement des véhicules et des chevaux en état d’être mobilisés.
L’essentiel de l’exposition s’articulait évidemment autour de la guerre vécue par les jonçois : présentation des soldats et de leur vie sur le Front, mais présentation également de la vie de leurs épouses ou mères et de leurs enfants.
Au travers de nombreuses lettres, nous avons pu traduire leurs difficultés de vie mais aussi les affections qui les entouraient. Alors qu’ils vivaient des jours horribles dans des conditions extrêmement pénibles, les soldats étaient avant tout anxieux de rassurer leurs proches. « Je vais bien » est leur leitmotiv, cette attitude si généreuse est l’une des nombreuses marques de leur héroïsme. Leurs compagnes au début de la guerre demandent régulièrement des conseils sur la conduite de la ferme. Rapidement, leurs maris répondent que leur décision sera la bonne, l’éloignement et le délai entre deux permissions font qu’ils n’ont plus un regard fiable sur la gestion des exploitations. Les enfants quant à eux reçoivent à l’école des leçons de morale édifiantes et doivent rédiger des compositions ou transcrire des dictées dont le sujet principal est la guerre.
La force des sentiments qu’ils éprouvaient et qu’ils ne cherchaient pas à cacher a révélé une population attachante et a contribué à donner une belle image du village de Saint André.
Les soldats Morts Pour la France ont fait l’objet d’une présentation très émouvante par l’affichage de leur portrait accompagné d’une brève biographie, sous forme de guirlande tibétaine. Voir ainsi tous ces jeunes hommes, qui se sont battus et sont morts pour notre liberté, reprendre une identité forte, a marqué nombre de visiteurs.
Des objets personnels étaient exposés dans une vitrine gracieusement prêtée par la Musée de Brou que nous remercions encore. Signalons notamment quelques touchantes fleurs séchées adressées par un soldat à son épouse, le clairon de Jean-Baptiste Guénard qui avait défilé le 14 juillet 1919 sous l’Arc de Triomphe ou encore ce service à café en porcelaine dont l’estampille est formée d’une carte de France sans l’Alsace-Lorraine.
Cet ensemble était complété par la production des élèves des classes de CM1 et CM2 avec lesquels le groupe de travail a établi une collaboration très tôt dans l’année. La production d’un plan du village localisant les lieux ou étaient nés les soldats Morts Pour la France et d’une carte du Front indiquant le lieu de leur mort, a représenté un gros travail indispensable à l’exposition. Une troisième carte présentant le Front dans son ensemble et situant la position des différents corps d’armée donnait de l’amplitude au sujet traité.
Vous avez été près de 500 à venir visiter l’exposition et leur rendre hommage.
Samedi soir en réponse à l’invitation de la FNACA vous avez été nombreux à vous retrouver autour d’un verre de l’amitié. Dans l’esprit d’un apéritif d’inauguration il était possible de poursuivre la visite et rencontrer ses voisins en buvant un verre. Moment très convivial, il a permis à bon nombre de découvrir le « coin salon » où des fauteuils étaient mis à disposition pour la consultation des documents non exposés.
Les cérémonies du dimanche 11 novembre ont été empreintes d’une solennité exceptionnelle.
Une assistance importante de jonçois et jonçoises a rejoint les élus municipaux et les Anciens Combattants au cimetière pour déposer une fleur (offerte par la FNACA) sur chaque tombe de soldat Mort Pour La France, présent ou mentionné sur la stèle familiale : Victor ARBANT, Léon BAILLET, Victor BAILLET, Victor DUMOULIN, Claude EVIEUX, Alexis LAURENT, Alexandre MARTINET, Claude MOREL, Joseph PROST, Léon SORGUE, Léon TAPONARD et Félix GAUDET.
Les porte-drapeaux encadraient un ancien combattant accompagné d’un enfant. Ils déposaient ensemble la plante sur la tombe concernée. Ce geste commun très émouvant et plein de déférence était renforcé par l’annonce du nom du soldat par le Maire et complété par la mention « Mort Pour La France » clamé par Monsieur André Favier, président de la FNACA de Saint André-sur-Vieux-Jonc.
L’assemblée s’est ensuite rendue au square des Magnolias pour planter un arbre de la Liberté, offert par la Commune, avec les élus du Conseil Municipal Jeunes. Plus joyeux car chargé d’espoir, ce geste très symbolique a été une pause dans la cérémonie. Le tilleul, retenu pour la circonstance, est porteur du symbole de paix et d’amitié.
Tout le monde s’est ensuite retrouvé devant la Mairie pour participer au défilé et rejoindre le Monument aux Morts où à 11h précises, les cloches se sont mises à sonner comme dans tous les villages de France, pour rappeler l’annonce de la signature de l’Armistice vécue par les habitants le 11 novembre 1918 à 11h.
La volonté des organisateurs était d’associer les enfants tout au long de ces trois jours. Au cours de la cérémonie au Monument aux Morts, chaque enfant avait la responsabilité du parrainage d’un soldat : accompagné du Maire et du Président des Anciens Combattants, son rôle consistait à rappeler l’identité de son filleul. Tous les enfants ont assumé leur rôle avec un grand sérieux et beaucoup solennité, l’assistance était émue par cette forme de nouveau baptème assuré par la jeune génération.
Les enfants devenaient ainsi porteurs d’un élément d’Histoire au travers de leur filleul.
Après les discours et la Marseillaise, tout le monde était invité, par la Mairie, au verre de l’amitié à la salle des fêtes, ou l’exposition se poursuivait jusqu’à 18h.
Nous pouvons être fiers de nos ancêtres, Héros de la Grande Guerre, dont la pérennité du souvenir est relayée à présent par les enfants. Le courage et l’ardeur de leurs épouses, mères, enfants rayonne encore sur l’histoire du village. Poursuivons la transmission de ces jours d’horreur, seul le rejet que ce souvenir provoque, pourra peut-être un jour garantir une ère de paix durable.
Les ponts de Saint-André
Les voies qui desservent les différents hameaux de la commune ou qui la relient aux villages extérieurs, ont été tracées au dix-neuvième siècle, fixant pour la plupart, les chemins et « charrières » dessinés de tout temps par le passage des habitants, allant et venant pour leurs échanges commerciaux ou sociaux.
Simultanément, il a fallu organiser le franchissement des cours d’eaux. A cette fin, les municipalités successives ont lancé la construction d’ouvrages d’art que nous empruntons encore aujourd’hui sous une forme restaurée.
Les ponts sur le Vieux-Jonc ont été les premiers à se révéler nécessaires en raison des larges débordements de la rivière aux périodes de pluies :
En 1816, deux ponts sont ainsi construits :
• L’un « dans l’endroit ou la rivière coupe le chemin tendant de Bourg à Saint-André-le-Bouchoux » (sur la D67, Pont Marmont).
• L’autre « dans l’endroit où elle coupe le chemin tendant de Saint-André-le-Bouchoux à Condeissiat ».
La même année, toujours pour franchir le Vieux-Jonc, on reconstruit la planche devenue vétuste, sur le chemin de Saint-André-le-Panoux à Condeissiat (route de château Gaillard).
La délibération du Conseil Municipal précise « ces trois passages étaient extrêmement dangereux dans les grandes eaux puisqu’il n’y a pas d’année qu’il ne périsse des voyageurs dans les différents endroits ».
L’ensemble des travaux coûte 4 818, 44 francs au budget communal.
En 1827, le mauvais état des chemins et leurs franchissements conduisent le Préfet à répondre aux plaintes des utilisateurs en demandant au Conseil de faire construire deux « ponceaux » sur le chemin de Saint-André au Bouchoux et deux sur celui de Saint-André à Bourg, pour 342 francs.
De nouveau en 1829, la commune demande un devis pour la construction (ou la réparation ?) de deux « ponceaux » à hauteur de 268 francs, à Bourbouillon, entre Saint-André et Saint-Rémy et à « Petit Jean » entre Saint-André et le Bouchoux.
Cependant, le budget n’est pas suffisant et aucun entrepreneur n’accepte de s’en charger. Un nouveau devis établi porte le coût à 496 francs. Ces travaux sont financés par imposition extraordinaire.
Le pont de Curtablanc n’est pas mentionné dans ces documents mais sa construction est certainement liée à la même période.
Le 22 juin 1944, les allemands, pourchassés, dynamitent le pont pour protéger leur retraite.
En 1832, la municipalité demande un devis pour un pont (sur la Veyle), de 4 pieds de large sur 3 « d’embouchure » à la montée de la Fretaz qui se ferait par journées de corvée ; et lance la construction du Pont de Trois Fontaines. Ce vieux pont démoli pendant la seconde guerre mondiale a été reconstruit dans les années 50. On en profite vraisemblablement pour l’élargir afin de répondre aux besoins des automobilistes de plus en plus nombreux.
Les deux constructions viennent remplacer deux ponceaux dont on réutilise les matériaux pour diminuer les coûts. Le montage financier est partiellement fait par l’utilisation des fonds initialement réservés au salaire d’un instituteur que la commune n’a pas trouvé. Le solde est assuré par des donateurs, au nombre de 31. Les deux ponts sont achevés en 1843.
Les registres municipaux mentionnent ensuite les campagnes d’entretien qui relevaient des nécessités : le Vieux-Jonc, apparaît comme une petite rivière paisible. Ses crues peuvent cependant être importantes et le maintien du bassin d’extension des eaux doit faire l’objet d’une attention constante. On connaît les dégradations causées par l’inondation de Lyon en 1840. Mais les inondations subies dans la région sont souvent aussi violentes. Ainsi, le Vieux-Jonc en crue la même année a emporté le pont au bas de la montée « d’Etion » sur la route de Bourg à Trévoux. De même sur le territoire de la commune, les eaux avaient certainement dû envahir une bonne partie des terrains environnants.
Arrivée de l'électricité à Saint-André
Qui a inventé l'électricité ?
La lumière du jour a rythmé les journées de l'homme. L'alternance de la nuit engendrait pour lui un sentiment de crainte : l'être humain n'aime pas le noir de la nuit. La réaction première après la découverte du feu fut logiquement de se chauffer, de faire cuire les aliments, mais aussi de servir du feu pour éclairer la période nocturne.
C’est ainsi que la cheminée dans les chaumières fut un des premiers moyens d’éclairage. Puis vint la bougie, la lampe à huile, la lampe à pétrole, la lampe à gaz de pétrole ou à gaz d'essence, la lampe Pigeon où l’on utilisait l’essence minérale comme combustible, la lampe tempête pour s’éclairer à l’extérieur….
L'éclairage électrique remonte au XIX° siècle. Touchant d'abord les grandes villes, il faut attendre le début du XX° siècle pour en faire bénéficier nos villages de campagne. C'est à la fois l'invention de la dynamo en 1872 par Gramme et la mise au point de la lampe à filament de carbone par Thomas Edison en 1879 qui permettra la diffusion de la fée électricité.
Dans les années 1700, James WATT, un inventeur écossais, apporte des améliorations au moteur à vapeur. C’est le début de la Révolution Industrielle. Après sa mort, le nom de Watt devint l’unité de puissance lorsqu’on parle d’électricité.
Aujourd'hui, l'homme produit de l'électricité à partir de différentes sources d'énergie ; certaines sont plus polluantes que d'autres.
L’électricité fit sa première apparition publique en 1881, à l'Exposition Internationale de Paris mais l’électrification rurale de la France a été réalisée en grande partie entre 1920 et 1939.
Il faut aussi noter que l’arrivée de l’électricité dans les fermes provoque, bien sûr, un changement radical de l'éclairage dans la maison mais va bien au-delà : cette électricité signe aussi l’arrivée d’une nouvelle force motrice qui va favoriser un développement rapide du machinisme agricole. Le moteur électrique, par sa polyvalence, sa simplicité de fonctionnement et d'entretien, et surtout sa petite taille, séduit immédiatement. Il entraîne des meules, scies, motopompes, broyeurs, batteuses, treuils, aplatisseurs, mâche paille, coupe racines, concasseurs à tourteau, pétrins mécaniques, barattes, malaxeurs, écrémeuses, tondeuses, couveuses, trayeuses...Ses avantages en font un auxiliaire indispensable à la petite et moyenne exploitation.
Pour Saint-André-sur-Vieux-Jonc, c’est en date du 24 août 1912 que l’on retrouve trace d’un premier courrier émanant du maire de Condeissiat demandant au maire de notre commune de bien vouloir faire prendre par l’équipe municipale une délibération conventionnelle acceptant l’électrification du village. Cette demande fait suite à un courrier du Directeur de l’Union Electrique de l’Ain qui fait trace de lignes électriques sur Saint-André-sur-Vieux-Jonc, Condeissiat et Chaveyriat.
Le 10 novembre 1912, cette délibération conventionnelle est prise. La première guerre mondiale éclate et c’est seulement dans sa séance du 3 juin 1923 que l’on retrouve la volonté du maire et des élus, de créer un syndicat intercommunal.
Le 30 août 1923, une délibération du conseil municipal est prise pour donner l’adhésion de Saint-André-sur Vieux-Jonc au syndicat Intercommunal de Condeissiat.
Le 15 novembre 1925, une commission municipale est crée pour assister le maire dans le projet d’électrification de la commune.
L’année 1926 voit la création du réseau électrique du syndicat intercommunal de Condeissiat. Le conseil municipal, sous l’impulsion de son maire Charles Morel, après avoir délibéré :
• Donne son accord, en date du 7 Janvier 1926 pour la constitution d’un syndicat d’électrification qui s’appellera « Syndicat Intercommunal d’électricité de Condeissiat ». Il aura pour mission d’étudier financièrement et techniquement l’électrification des communes adhérentes.
• Décide, dans sa séance du 3 octobre 1926, de faire installer l’éclairage électrique dans les bâtiments communaux : mairie, école de filles, école de garçons, logement de l’instituteur, église, cantonnier, poids publics et pompes à incendies.
Le coût total de l’opération pour le Syndicat Intercommunal d’électricité de Condeissiat, qui porte l’ensemble du projet, est estimé à environ 1.500.000 anciens Francs (2286.63€). Le syndicat fera appel à l’emprunt (Crédit Agricole et Crédit Foncier) et à des souscriptions publiques (emprunt de gré à gré auprès des particuliers). De nombreux jonçois souscriront au premier emprunt.
Le conseil municipal, au cours des mois et des années suivantes, devra à nouveau délibérer sur la création des ressources nécessaires à la construction du réseau complémentaire d’électricité que le syndicat projettera de construire au fil du temps.
Les habitants peuvent à ce moment demander à être raccordés au réseau et dans tous les foyers, on peut entendre : « Pour allumer, c’est magique !!! il suffit d’abaisser un petit interrupteur en cuivre fixé sur un "bouton" de porcelaine… »
Cependant, habitués à faire des économies, beaucoup d’heureux abonnés, continuaient à veiller au coin du feu, comme au bon vieux temps !
Aujourd’hui, l'électricité est tellement présente dans notre vie quotidienne que nous avons souvent tendance à la considérer comme une nécessité d'ordre naturel, au même titre que l'eau courante.
Vecteur énergétique indispensable à notre mode de vie, l’électricité est aujourd’hui utilisée pour l’éclairage, le chauffage mais aussi pour alimenter de nombreux appareils que nous utilisons tous les jours.
Devenue un indicateur de développement humain, l’électricité est indispensable et on assiste à une électrification du monde de plus en plus répandue et intense.
Le cimetière de Saint-André
Le 13 juin 1841, le conseil municipal décide la translation du cimetière implanté jusqu’alors à l’Est de l’église, vers un nouvel espace, le long de la route qui conduit au Pont Marmont, où il se trouve aujourd’hui. Les nouvelles idées hygiénistes ont conduit à rejeter cet équipement à l’extérieur du bourg.
Si aucune stèle de l’époque ne nous est parvenue, en revanche, on trouve encore des pierres taillées dans les années 1870.
Les stèles, témoins en pierre d’une culture et d’un mode de vie, appartiennent au « patrimoine de la douleur » des familles qui vivent à Saint-André.
Nombreuses étaient les stèles surmontées d’une croix, généralement en pierre, mais aussi fréquemment en fonte ou en fer.
LES STELES PRESENTEES AU CIMETIERE
Depuis septembre 2020, ceux qui se rendent au cimetière pour se recueillir sur la tombe de leurs proches peuvent voir une installation insolite sur l’accès Nord du cimetière en bordure du parking. Ce projet a pris naissance au cours de la campagne de relevage de 2012 / 2015 lorsque les tombes qui n’étaient plus entretenues ont été détruites et leur emplacement libéré.
Sur la proposition de Véronique Molard-Parizot, quelques stèles et croix ont été préservées afin d’être présentées dans ce qu’on peut appeler « un musée de pierre ».
L’objectif de la préservation de ces pierres et de ces croix est d’éviter la perte de témoins fragiles : le changement des mentalités et des usages, l’uniformisation des matériaux et des formes, l’exposition constante aux intempéries (gel l’hiver, canicule l’été) contribuent à leur dégradation voire à leur disparition. Les modèles présentés correspondent par ailleurs à des périodes de l'histoire de l'art importantes : second empire, art déco, années 1950...
Ces stèles sont devenues les témoins d'un moment culturel qui disparaît rapidement :
- L’existence de tombes pour l’ensevelissement individuel n’a que deux siècles.
- L’évolution des mentalités conduit aujourd’hui à choisir la crémation de plus en plus fréquemment : en 1975 le choix pour ce type d’obsèques était de 0,4%, en 2006 il était de 26% en Rhône-Alpes.
- L’évolution des cultures qui vont de plus en plus souvent vers des funérailles civiles : en 2013, le taux de cérémonies religieuses est à 70% de l’ensemble des hommages rendus aux défunts.
- Le changement des choix économiques et des goûts : uniformisation des matériaux vers une utilisation très majoritaire des granits asiatiques ou des granits du Tarn, moins chers et plus faciles à entretenir...
Elles sont également des objets porteurs d'une histoire patrimoniale :
- En raison des matériaux et techniques mis en œuvre : pierre locale (pierre de Drom bien souvent, comme le Monument aux Morts de la Grande Guerre), fer forgé, fer blanc, plaques de métal...
- En raison de leur symbolique : croix, cœur, vigne, tronc...
- Pour les inscriptions et épitaphes, pour les représentations des morts notamment par les photos à une époque où la photo était rare, pour les marques de marbriers aujourd'hui disparus, dont les stèles peuvent contribuer à retracer l'histoire, pour les marques des fondeurs en ce qui concerne les croix et qui témoignent de savoir-faire artisanaux disparus.
L'Eglise
La première mention écrite de l’église remonte au XIIe siècle : sur présentation, semble-t-il, de l’abbé de Tournus, c’est le pape Pascal II qui l’officialise en 1106 dans une missive à l’abbaye bourguignonne.
Elle se présente avec tous les caractère d’une église de la deuxième moitié du 11e siècle (1050-1100), avec sans doute des remplois d’un édifice plus ancien.
L'église de Saint-André-sur-Vieux-Jonc est, dans ses parties romanes, du même type que ses sœurs de la Dombes, particulièrement ses voisines de Buellas, Saint-Rémy, Montracol, avec une nef rectangulaire suivie d'une travée de chœur plus étroite et d'une abside en hémicycle plus étroite encore.
L’église est pillée en 1378 par les troupes du sire de Beaujeu, et par celles du duc de Bourbon en 1458.
Le compte rendu de la visite pastorale effectuée par Monseigneur de Neuville le 30 août 1656 témoigne du bon état de l’édifice.
A la fin du 18è, des travaux de restauration sont réalisés : en 1757, en 1782 (au presbytère et à l’église). En 1784, le beffroi et la flèche du clocher sont en mauvais état et l’évêque de Chalon-sur-Saône promet au curé Guérin en 1788, de faire réparer le clocher et la sacristie. Ce clocher sera rasé sur les ordres de Albitte, il n’existe plus en 1808. Un nouveau clocher est édifié en 1818.
Les travaux du 19e siècle vont profondément modifier le petit édifice médiéval : on allonge la nef de 5,30m vers l’Ouest en réutilisant les chapiteaux romans de l’église primitive : de forme cubique celui de gauche porte un masque d’angle dont le visage au nez camus est coupé en deux par un coup de ciseau vertical, les yeux sont stylisés par des rainures ovales concentriques ; celui de droite s’orne d’un décor de palmettes et feuilles au motifs nettement dégagés. Un fleuron s’inscrit dans un cercle entre les palmettes d’angles.
On refait le dallage en 1859.
Couverte en charpente apparente, elle n’a reçu un lambrissage sous fermes qu’après 1656, puis un plafond en plâtre au milieu du 19e probablement.
Le sol est en grands carreaux de terre cuite et l’allée centrale dallée de pierres.
On accède à la travée de chœur depuis la nef par une arcade en plein cintre. L’abside s’ouvre sur la travée de chœur par une arcade en plein cintre également. La voûte en cul-de-four porte un décor peint représentant un ange, inscrit à l’inventaire supplémentaire de monuments historiques.
Les cloches
Depuis près de deux siècles, son horloge marque les heures de la journée et de la vie des habitants de la commune et invite ses fidèles aux différentes cérémonies qui jalonnent ses semaines, ses mois et ses années grâce à deux cloches, une grosse et une petite.
Le présidial de Bourg-en-Bresse – tribunal compétant pour certains actes et sommes en lieu et place du parlement – acheta en 1818 une cloche ancienne, datée de 1814 et pesant 400 à 500 kg. Refondue en 1896 à la suite d’un accident, elle porte l’inscription suivante : «Noble airain voix puissante / Hôte des airs, bouche éloquente / Parle de nous / Parle de nous / Je m’appelle Joséphine Jeanne…». Suivent les prénoms et noms de ses parrain et marraine, Jean Blanc-Chanel et Joséphine Chanel – dont elle tire son identité – l’indication de sa bénédiction par Mgr Luçon, évêque de Belley, les noms du maire, Félix Janody, du président de fabrique, Joseph Duboisy, du curé, le célèbre Auguste Teppe, grande personnalité de l’époque et artiste, ainsi que du fondeur, le Lyonnais Charles Arragon.
La plus petite sera offerte en 1901 par la municipalité de Saint-André-le-Panoux : elle est prénommée Alexandrine Angélique, ses parrain et marraine étant Alexandre Millet et Angélique Berrod.
L’architecture et la décoration de l’église ont fait l’objet d’une étude très complète dans l’excellent ouvrage Richesses Touristiques et Archéologiques des Cantons de Péronnas et Viriat, publié en 1997 par la Société d’Émulation de l’Ain, avec le concours du Conseil Général de l’Ain et de l’Union des associations pour la culture et la sauvegarde du Patrimoine des Pays de l’Ain.
Saint-André-sur-Vieux-Jonc vaut bien, sinon une messe, du moins un détour ou une incursion en Bresse ou en Dombes.